La notion de gravité n’est claire qu’en apparence


La notion de « gravité » ne se réduit pas à un risque vital plus ou moins proche.
Un diabète insulinodépendant est une maladie sérieuse chez tout patient, mais
c’est une pathologie grave chez un patient débile et/ou vivant dans de mauvaises
conditions d’hygiène. Ceci étant, la question de savoir s’il faut ou non cacher un
diagnostic défavorable peut se poser quand le pronostic vital est en cause, à plus
ou moins long terme, et surtout si ce terme est proche. En revanche, même s’il
s’agit d’une maladie « grave », il n’est guère envisageable de cacher, par exemple,
un diagnostic de diabète insulinodépendant ou un diagnostic de polyarthrite
rhumatoïde.
Par ailleurs, la perception du degré de gravité n’est pas obligatoirement la
même chez le patient et chez le médecin. Une mère à qui l’on annonce que son
enfant a de l’eczéma ou de l’asthme peut parfois penser, malgré l’avis émis par le
médecin, qu’il s’agit de maladies « graves » (ce qui, occasionnellement, peut
d’ailleurs être le cas).
La maladie « grave » la plus courante en occident reste le cancer, malgré les
progrès importants dans ce domaine. Il se trouve que les médias accréditent
largement l’idée que l’on guérit maintenant beaucoup de cancers. En même temps, des procès de plus en plus nombreux accusent les médecins de rétention
d’information. Le résultat est que l’annonce du diagnostic de cancer est devenue
plus fréquente, même si elle est restée difficile. Sans doute parce qu’elles sont
moins fréquentes, des pathologies aussi sévères que, par exemple, une
mucoviscidose ou certaines dégénérescences neurologiques occupent moins le
devant de la scène.

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