Annoncer un rnisque prévention


Les grandes collectivités, nationales et/ou internationales, font régulièrement
des états des lieux de la santé, dans différents domaines. Il s’agit de données

Médecinne prédictive
Il s’agit d’un des derniers avatars de la médecine préventive. Selon toute
vraisemblance, cette partie de l’exercice médical est appelée à se développer
considérablement. La précision croissante des diagnostics génétiques pourra sans
doute permettre, à la naissance (ou avant), d’avoir le calendrier prévisionnel des
ennuis de santé, graves ou pas, qui vous attendent dans l’existence. À première
vue, il s’agit là d’un grand progrès, mais qui pose nombre de questions éthiques.
Certaines d’entre elles paraissent, pour l’instant, à peu près insolubles. Ces
questions difficiles concernent toutes l’annonce d’un diagnostic à un patient.
Le terme de diagnostic lui-même, dans cette situation, invite à la réflexion,
puisqu’il s’agit d’analyser les gènes d’un foetus, d’un enfant ou d’un adulte
indemnes de toute pathologie apparente, mais qui développeront, ou risqueront
de développer des maladies graves dans les années ultérieures. De plus,
d’habitude, le diagnostic concerne un individu donné, alors que dans ce cas, la
constatation d’un gène défectueux concerne cet individu mais également sa
descendance. Comme dans toute situation où la génétique est en cause, ce qui va
être annoncé (ou caché) à un patient doit donc être particulièrement bien pesé.
Si les problèmes de santé prévisibles par une analyse génétique étaient à la
fois certains de survenir et évitables par une attitude médicale préventive et/ou
thérapeutique, il s’agirait bien d’un progrès. Dans ces conditions, l’annonce du
diagnostic s’imposerait, qu’il s’agisse d’un foetus, d’un enfant ou d’un adulte. Le
fait que la pathologie en cause devrait se manifester de façon certaine mais
qu’elle serait alors accessible au traitement imposerait une grande vigilance.
La découverte d’une anomalie génétique dont on est sûr qu’elle se traduira par
une pathologie grave, mais contre laquelle il n’y a ni prévention ni traitement,
pose quant à elle des questions d’ordre éthique. C’est le cas, par exemple, de la


maladie d’Huntington. Si l’on découvre, chez le frère ou la soeur d’un patient
atteint de cette maladie, qu’il/ou elle est porteur(se) de l’anomalie génétique en
cause, dans quelles conditions peut-on le leur annoncer ? En fait, la question se
pose avant même d’avoir fait le test, et il n’est pas évident d’y répondre [6].
Dans un autre cas de figure, les données génétiques concernent des risques de
survenue d’une pathologie, mais pas de certitude. Certains parlent alors de
« gènes de susceptibilité ». C’est le cas de certaines formes de cancers du sein. Les
problèmes éthiques posés sont encore plus compliqués que dans le cas de la
maladie de Huntington. En effet, la présence de l’anomalie génétique ne suffit pas
à affirmer qu’un cancer se développera. En sens inverse, l’absence de cette même
anomalie ne met pas à l’abri ces personnes des formes non héréditaires des
cancers du sein. Comme le cancer du sein reste une pathologie fréquente, il est
tentant, malgré tout, de proposer ces tests génétiques, au moins dans les familles
« à risques ». Tentant, mais avec quelle efficacité, sachant que les méthodes de
prévention du cancer du sein restent à mettre au point ?
Cette forme (récente) de l’exercice de la médecine illustre le fait qu’il ne suffit
pas de faire des diagnostics : il faut également décider dans quels cas il est
pertinent de les communiquer, décisions qui sont très difficiles à prendre et font
intervenir de nombreux facteurs.

0 التعليقات:

إرسال تعليق